Quatre jours plus tard, sigrund retrouva Youri au bar. Youri l'emmena avec lui dans sa voiture, une vieille
Moskvitch 2141 Aleko qui grinçait en toute occasion et qui sentait le mauvais alcool. Sig lui demanda où il avait eu cette voiture, et youri lui répondit qu'il l'avait récupérée auprès d'un ami. Quand Sigrund voulut en savoir plus, youri lui dit qu'il ne voulait pas en parler.
Il arrivèrent près du cordon militaire n°1 de la zone. Apparement Youri était connu puisqu'on lui ouvrit la grille, à peine reconnu ! Arrivé au second cordon, il pleuvait et un orage s’annonçait; alors ils décidèrent d'aller jusqu'à la base militaire. Arrivé là-bas Youri dut négocier la présence de sigrund qui était nouveau et qui n'avait, au yeux du militaire, pas l'air bien clair...
Pendant la nuit, Sigrund ne dormit qu'à peine deux heures. Il ne comprenait pas pourquoi il n'arrivait pas à dormir ici dans ce lieu relativement sûr alors qu'il avait dormi comme une pierre pendant les quatre nuits qui avaient précédé son départ avec Youri, dans un hôtel où quelqu'un était mort par sa faute et où il aurait pu mourir lui aussi. Se tournant et se retournant sur sa couchette près de la fenêtre, il finit par réveiller Youri qui dormait avec une bouteille de vodka qui pendait de sa main. Celui grogna un coup, contrarié d'avoir été tiré du rêve de nymphomane où il était.
-Bordel de merde ! Qu'est ce que tu as à bouger comme ça ?
-Désolé, youri, j'ai du mal à dormir c'est tout...
-Et pourquoi, as-tu du mal à dormir ?
-Je repense au tenancier de l'hôtel...
-Celui qui t'a hébergé et que tu as retrouvé mort ?
-Oui...
-C'est vrai que c'est dommage, c'était un brave type, pas une seule ardoise, pas un seul ennui avec lui. Et ce mot qu'il y avait sur lui, c'était quoi ?
- « Quiconque portera assistance au dénommé Sigrund Kardovsk, sera puni » C'est de ma faute s'il est mort.
-Mais non , tu pouvais rien en savoir, rien du tout !
-Tu as peut-être raison...mais quand même, ça veut dire que tout ceux que je côtoie risquent leur vie !
-Euh, sans vouloir te rabaisser encore le moral, techniquement ce que tu viens de dire est vrai ,mais il y a de fortes chances pour que les gens qui te côtoient meurent de toute manière, bon malheureusement à cause de toi, les probabilités de décès de ces personnes sont en grandes hausses.
C'était le sergent Masovenko, un membre de l'armée du peuple qui avait refusé la veille une promotion, expliquant qu'il ne voulait pas d'une promotion derrière un bureau. Il était assez chatouilleux sur les diverses choses qui se disent sur son nom.
-Merci sergent, vraiment c'est sympathique comme tout de lui dire ça !
-Hé c'est pas ma faute si une organisation x ou y veut sa peau et celle de ceux qu'il côtoie ! Ça ne me fait pas plaisir non plus, je vous rappelle que je fais potentiellement partie de cette liste !
-Espèce de sale égoïste va !
-Mais non, je pense vraiment à toi, gamin. C'est pour ça entre autre que j'ai refusé cette promotion. Ton histoire m'a touché et je vais te servir de guide dans la zone. Bon c'est vrai que le chef sera pas content mais tant pis...
-Vous prenez de gros risques, pourquoi ?
-Gros risques, il faut le dire vite. Je dirais que je ne prend pas plus de risques qu'en restant ici avec un cuistot comme celui ci. Ce type est un psychopathe, on a pas idée de faire des lasagnes pareillement !
-C'est quoi des lasagnes ? C'est la bouillie rouge qu'on nous a servi ?
-C'est ça, si seulement vous aviez vu les lasagnes de ma mama, hmm qu'elles étaient bonnes !
-C'est ça et tu va nous dire que tu es italien c'est ça ?!
-Non, je suis Ukrainien et j'aime ma patrie, mais ma mère était Italienne. Elle avait rencontré mon père quand celui ci est venu en Italie pour son boulot de vendeur d'armes.
-je comprend mieux pourquoi tu tires si bien !
-Oh, ça n'a rien n'a voir. Mon père et ma mère ne savaient pas plus tenir un fusil qu'une sangsue ne sait danser la polka ! Mon père était un commercial pour une filiale qui faisait des armes comme M. Kalachnikov et ma mère était cuisinière pour le restaurant favoris du ministre des armées italiennes. Le ministre et lui sont allés déjeuner et ça a été le coup de foudre.
-L'histoire d'amour parfaite en somme...
-Pas du tout, ils ont eu des tas d'emmerdes avant de m'avoir...
-Bon, allez, Sig essaye de dormir on part à l'aube demain.
-Youri...
-Oui, sig quoi encore ?
-C'est l'aube là.
-Putain de merde mais c'est pas vrai !!!
Sigrund et le sergent s'enfuirent de la chambre en courant sous les projectiles divers et variés que leur lançait Youri pendant qu'il les insultait copieusement.
Ils passèrent devant le bureau du colonel qui sortit avec son aide de camps pour voir passer, furax, Youri qui jetait encore des bouteilles aux deux autres.
Le colonel fit un geste et instantanément youri fut maîtrisé.
-Allons youri, tu vas pas les tuer sur ma base quand même ?!
-Je te jure que s'ils me font un coup pareil une nouvelle fois, il y aura des morts !!
-Hé j'y suis pour rien si ton poulain arrivait pas à dormir moi !
-Silence sergent, ou je vous réaffecte immédiatement !
-Oui, mon colonel, excusez-moi mon colonel !
Le colonel fit un autre signe et on lâcha youri qui s'était calmé. Cet homme dégageait une aura de force et d'humanité qui forçait le respect. D'environ 1m70 cet homme brun d'un âge mûr devait avoir vu beaucoup de choses, et cela se voyait. Il avait été un homme de terrain et en sera toujours un. Il portait l’uniforme comme on porte un costard fait sur mesure. Ses yeux étaient d'une couleur d'acier, et ses cheveux coupés court. Il portait une cicatrice en travers de tout le visage qui l’empêchait de rire, et pourtant ce n'est pas l'envie qui manquait devant la situation qu'il vivait. Il avait été d'abord simple soldat puis devant ses prouesses au combat et au tir, il avait été fait sniper. Il avait remplacé son chef d'unité à sa mort et avait fini ici quelques années avant sa retraite. Et il s'emmerdait, mais royalement. Toute cette paperasse lui donnait la migraine et parfois il rêvait qu'il envoyait une balle de 7,62*54 au bureaucrate maléfique qui avait inventé ça.
Youri n’eut pas le droit au repos supplémentaire qu'il voulait, et ce fut donc bougon qu'il prit la voiture pour amener Sigrund et le sergent jusqu'au premier village de stalker. Youri avait prévenu un type appelé « le barman » qui les attendait. Une fois arrivés, Youri les laissa aux mains des stalkers qui les guidèrent jusqu'au barman. Celui ci accueillit Sigrund avec un large sourire...